Pourquoi les jeunes adultes font moins l’amour ?

Pourquoi les jeunes adultes font moins l’amour

On pourrait croire qu’avec tous les moyens dont nous disposons aujourd’hui pour se rencontrer et batifoler, que la vie sexuelle des jeunes serait intense. Or un sondage IFOP vient de nous démontrer le contraire, ce sondage réalisé en février 2022 pour le compte de Sidaction, révèle que les 18-25 ans feraient moins l’amour que les générations précédentes.

 

Le directeur du pôle Politique et Actualité à l’IFOP, François Kraus, explique que : « 43 % des jeunes n’avaient eu aucun partenaire au cours des douze derniers mois. C’est une proportion sensiblement plus élevée qu’en 2016, la dernière enquête. Et quand on met en perspective ces chiffres avec les données de l’ère pré-smartphones, vers 2005-2006, ou des données de l’ère d’avant le haut-débit dans les foyers, là, la baisse est vraiment significative. Une enquête très sérieuse faite aux Etats-Unis montre que 23 % des jeunes de moins de 30 ans n’ont eu aucun rapport sexuel, contre 8 % en 2008. »

Le contraste est saisissant et interroge, comment expliquer ce phénomène ?

Une anxiété croissante

Face aux défis du réchauffement climatique, aux incertitudes économiques et des perspectives professionnelles parfois limitées, certains jeunes ressentent de l’anxiété. Ces préoccupations liées à l’avenir prennent de la place dans l’espace psychique et génèrent du stress.

Ces préoccupations environnementales vont jusqu’à décourager certains d’avoir des enfants, quand d’autres vont faire le choix délibéré de ne pas en avoir. C’est une configuration qui est loin d’être propice au lâché prise nécessaire à la sexualité.

L’impact du Covid 19

Le confinement lié à la pandémie du Covid 19 a aussi eu un impact non négligeable dans les relations sociales. Entre la fermeture des lieux de rencontres (bars, restaurants, discothèques) et les gestes barrières, le moral des personnes célibataires a plus souffert que celui des couples.

On a observé une augmentation des violences familiales durant cette période qui a affecté des personnes de tous les milieux sociaux. Par conséquent, que l’on ait été témoin ou victime, cela amène au même constat : un impact sur la santé mentale induisant un repli sur soi.

Le rôle d’internet et de la pornographie tous azimut

Nous ne pouvons pas nier les répercussions de l’ère digitale dans notre mode de communication, mais aussi notre mode de consommation. On se couche avec le portable et on se lève avec, au niveau des algorithmes tout est fait pour nous rendre accro. Par conséquent, le portable peut potentiellement éloigner les partenaires du couple en instaurant un manque de proximité.

Avec internet, en un clic chacun dispose de quoi se satisfaire sexuellement. Le désir sexuel peut donc être satisfait, et ce même avec des spécificités propres à chacun sans effort.

En somme, le temps consacré au portable tend à empiéter sur le temps dédié à la vie conjugale.

Le facteur biologique

Il est démontré que les produits de consommation courante que nous utilisons, le plastique, des produits chimiques industriels, les pesticides etc. contiennent des perturbateurs endocriniens ;

Certains perturbateurs endocriniens peuvent agir sur l’équilibre hormonal en influençant les niveaux d’hormones sexuelles comme l’œstrogène, la progestérone et la testostérone.

Si l’impact des perturbateurs endocriniens sur la sexualité reste une question complexe et en constante évolution, certains perturbateurs pourraient jouer un rôle sur la libido et le désir sexuel.

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